CENTRE PSYCHIATRIQUE DE ZIGUINCHOR

 

ART-THERAPIE ET TRADI-THERAPIE

 

A VOIR : Reportage de BBC Afrique sur notre atelier.

https://www.youtube.com/watch?v=wKLu_KMgfbA

 

Atelier animé par Adaem et Vieux Diatta

 

Notre atelier : Art-thérapie et tradi-thérapie en Casamance

 

En 2015, nous créons avec la direction du centre psychiatrique et Vieux Diatta (soignant traditionnel) un atelier d'art-thérapie et tradi-thérapie pour les patients hospitalisés au centre psychiatrique de Ziguinchor. Nous accueillons régulièrement d'autres tradi-praticiens et Art-thérapeutes de France et Casamance afin d'élargir le dialogue et l'ouverture et contribuer à la recherche pour le rapprochement de ces deux cultures médicales, existantes au Sénégal, mais qui rentrent habituellement très peu en contact. 

 

Contexte et vocation de l'atelier

 

En cas de maladie, la population en Casamance (et au Sénégal et dans une large partie de l'Afrique aussi)se trouve en possibilité de se tourner vers la médecine traditionnelle africaine ou vers la médecine occidentale. Selon le psychiatre du centre psy de Ziguinchor, la plupart des personnes s'adressent d'abord à la médecine traditionnelle et à la suite d'échecs répétés, se tournent vers l'Hôpital. Certains patients poursuivront leurs traitements avec leur tradi-thérapeute en même temps que leurs traitements modernes. Les patients ont la plupart du temps recours aux deux courants médicaux. On constate cependant qu'ils ne communiquent pas et se livrent parfois une concurrence sévère.

 

Il y a une fracture entre d'un côté ; les croyances et les pratiques magico-religieuses traditionnelles et de l'autre ; les valeurs scientifiques et rationnelles véhiculées par le monde moderne et l'école. Au plus les personnes ont eu un degré d'études élevé, un accès aux scien

 

Cela ne va pas parfois, et peut-être pour les personnes les plus fragiles, sans créer de conflits intrapsychiques,(qu'il nous a été permis de mettre en évidence lors de l'atelier) ou bien intracommunautaire (différence de point de vue et de choix médical entre le patient et sa famille par ex.). La division du groupe familial autour du malade est particulièrement préjudiciable en Afrique où il est reconnu que l'équilibre matériel, psychique, spirituel de l'individu repose plus qu'ailleurs sur son appartenance au groupe familial et ses liens d'entraide.

 

Cet atelier, qui réunit à un même niveau les praticiens des deux cultures, est un espace de dialogue et de (re-)connaissance mutuelle entre ces deux médecines et leurs praticiens. Par ailleurs, il offre la possibilité pour les patients d'être entendus avec les différentes parts d'eux-même, et ainsi permettre de rétablir des ponts entre des espaces psychiques, ou bien avec leur entourage familial et social.

 

Le centre psychiatrique Emile Badiane de Ziguinchor aspire à se rapprocher de la culture locale. Il perpétue le travail réalisé par son fondateur Henri Colomb qui, avec l'aide de son équipe de chercheurs, a transformé l'univers psychiatrique au Sénégal et fortement contribué à la recherche en Ethnopsychiatrie.

 

 

Objets de protection réalisés lors d'un atelier, hiver 2016. Des racines sont enveloppées par les dessins des patients puis ornés de tissages et d'un corie tiré lors d'un exercice de divination.