Pourquoi un échange

 

avec la Casamance?

 

 

Nos constats en Casamance et en France, notre philosophie, nos actions , nos buts .

 

 

En Casamance

 

 

 

Aujourd’hui, 32 ans de conflit en Casamance. Environ 820 victimes de Mines anti-personnelles. Des villages désertés laissant derrière eux des milliers de réfugiés et déplacés, les attaques et des agressions sur des civils qui se produisent encore. Beaucoup de violences qui engendrent des blessures traumatiques graves.

 

 

 

Bon nombre d'ONG sont sur place, répondant aux urgences des premiers soins. Mais jusqu'à ce jour, aucun dispositif d'accompagnement psychologique n'a été prévu,faute de moyens et d’intervenants formés.

 

 

 

Notre projet s’insère dans ce manque. Nous amenons les artistes "aidants", les Thérapeutes (Ergo, Art- et autres discipline psycho-corporelles), le personnel Hospitalier de France et de Casamance à collaborer pour l’assistance psychologique des personnes victimes de Mines anti-personnelles et du conflit de Casamance . Ensemble, nous travaillons à l’élaboration d’un dispositif de soin pour les personnes atteintes de trauma dans lesquels les compétences des intervenants français et Casamançais se complètent et se renforcent.

 

 

 

Pour cela, nous nous sommes alliés à l'ASVM (association pour les victimes de mines) et au centre psychiatrique Emile Badiane, les principaux acteurs de la région en ce domaine.

 

 

 

L'ASVM maintient un réseau social entre les victimes. Ainsi, elle leur évite l’isolement et se met à l'écoute de leurs souffrances. Mais ils sont peu nombreux, ont peu de moyens, et aucune formation à la relation d’aide et la santé mentale.

 

 

 

Le psychiatre du centre psychiatrique intervient ponctuellement pour des interventions de débriefing dans les villages. Il est mandaté à cette occupation par le CNAMS en cas d'événements violents de grande envergure. Il s'agit d'interventions d'urgence qui n'englobent pas un accompagnement par la suite en cas de trauma.

 

 

 

Pour nous, en France :

 

 

 

Les interventions en situation de conflit ou post conflit sont au carrefour des sciences sociales et de la psychiatrie. Le terrain et les rencontres avec les soignants locaux, sont susceptibles d’étayer les réflexions des soignants français sur les concepts émergeants de thérapies sociales et les possibilités de réparer les désordres sociaux ; dans la « cité », sur le lieu de travail, l’école…

 

Parce qu’en Casamance, la culture est davantage soucieuse du lien social et de la pleine intégration de tous dans la communauté. Une préoccupation que le centre Emile Badiane à Ziguinchor a pris très au sérieux, se développant dans l'axe de la psychiatrie sociale.

 

 

 

Le mal être social dans notre culture est un phénomène grandissant. On voit aujourd’hui de plus en plus de cas de suicides, troubles dépressifs déclenchés par les relations humaines sur les lieux de travail, les prisons, les quartiers. Un problème pour lequel on offre peu de réponses quand à l’aménagement/ ré aménagement du collectif.

 

 

 

C’est grâce à ces rencontres et leurs enseignements que la Bokam’Art travaille sur la « Palabre » qu’elle aimerait développer dans les collectivités en France. Un dispositif pour renouer le dialogue, réparer les désordres d'un événement traumatique, créer ou régénérer des espaces sociaux.

 

 

 

Dans un deuxième temps, la Casamance offre la possibilité d’un échange culturel très fort notamment autour du concept de médecine.

 

 

 

La Casamance est une région équatoriale de l’Afrique de l’Ouest. Un milieu rural, peu urbanisé où la tradition Diola est très bien préservée. Les représentations du soin que se font les diolas de Casamance sont avant tout de nature animiste.

 

 

 

La tradition médicale est aussi « spirituelle ». Elle veille à une relation d’équilibre avec la nature et les « invisibles » qui la peuplent. Les déséquilibres physiques, moraux, la chance et la malchance, trouvent leurs explications dans les ruptures et les transgressions de cet ordre.

 

 

 

Le soin, s’il tend à être pratiqué de manière identique dans les institutions ici et là bas, y est vécu tout à fait différemment par les patients locaux. Ce qui, par là même, peut changer le regard qu’on porte sur notre propre travail. Et peut, peut-être, remettre certain en contact avec la relativité de nos croyances, nos certitudes, nos théories du soin. Nous espérons une répercussion positive de notre projet pour tous les soignants confrontés à l’inter culturalité sur leur lieu de travail en France.

 

 

 

Enfin, en intégrant dans nos échanges et travaux collectifs des tradi thérapeutes locaux, nous contribuons à rapprocher les deux médecines, Occidentale et Africaine, et les faire se connaître mutuellement dans leur différences et leurs complémentarités.

 

 

 

En France, grâce aux réseaux relais de professionnels, elle entend diffuser et partager largement les fruits de ces expériences, et créer une ouverture sur la médecine traditionnelle africaine, très peu connue dans ses profondeurs.

 

 

 

 

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